L’agrivoltaïsme, mariage entre l’agriculture et la production d’électricité solaire via des panneaux photovoltaïques, se profile comme une solution prometteuse pour intensifier la production d’énergie renouvelable. Actuellement, ce concept novateur est au cœur de débats cruciaux.
Des Agriculteurs Transforment Leurs Terres en Centrales d’Électricité
Dans cette démarche, des agriculteurs se transforment en producteurs d’électricité en installant des panneaux photovoltaïques sur leurs terres. En théorie, c’est une idée séduisante : produire de l’électricité propre tout en continuant les activités agricoles. Une installation similaire au comportement des tournesols a été mise en place par un agriculteur en Haute-Saône.
Agrivoltaïsme en Action : Flexibilité et Protection des Cultures
Ces panneaux, suspendus à plus de cinq mètres de hauteur sur six rangées de 27 mètres, offrent une flexibilité exceptionnelle pour la culture de l’orge, du blé ou du soja. Selon l’agriculteur, toutes les machines agricoles, de la moissonneuse au pulvérisateur, peuvent passer aisément. Cette souplesse permet également d’envisager des cultures arboricoles avec la distance adéquate entre les panneaux et le sol.
Une Protection Efficace contre les Intempéries
Malgré leur discrétion, ces panneaux présentent un avantage majeur dans le cadre de l’agrivoltaïsme : la protection contre les intempéries. Un exemple concret en 2022 lors d’un épisode de grêle a démontré que le soja sous les panneaux était préservé à 100% comparé à 40% de dégâts dans les zones non couvertes. En été, la différence de température sous les panneaux, plus fraîche de 3°C, offre un confort supplémentaire pour les cultures.
Débats Autour de l’Agrivoltaïsme : Un Cadre Réglementaire Trop Souple ?
L’agrivoltaïsme ne fait pas l’unanimité, et un débat houleux se déroule actuellement concernant le décret d’application de la loi sur l’accélération des énergies renouvelables. Censé établir les règles d’implantation des panneaux, les agriculteurs attendent toujours des clarifications sur ses modalités.
L’Urgence d’une Réglementation Claire
Dans cette situation, des représentants du syndicat des Jeunes Agriculteurs soulignent l’urgence d’obtenir des clarifications, soulignant que le décret est attendu depuis plus de neuf mois. Le débat se concentre sur le plafond de couverture, le nombre maximal de panneaux autorisés dans une parcelle. Le gouvernement a tranché en permettant jusqu’à 40% de couverture d’un terrain agricole par ces panneaux, une limite jugée trop élevée par certains acteurs du secteur.
Expertise Scientifique et Équilibre Nécessaire
L’expert et défenseur de l’agrivoltaïsme, Christian Dupraz, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), a été consulté pour le projet de décret. Il souligne que le gouvernement a privilégié les producteurs d’électricité plutôt que les scientifiques, mettant en avant la nécessité de trouver un équilibre entre la lumière du soleil nécessaire à la croissance des plantes et l’ombre créée par les panneaux photovoltaïques.
Vers une Réglementation Plus Claire
Cette proposition de décret doit maintenant être soumise à l’approbation du Conseil supérieur de l’énergie et du Conseil d’État, avec la possibilité que certains députés saisissent le Conseil d’État si le texte n’est pas modifié.